De beau matin !
En faisant route vers Valençay, je repensais à l'épitre reçu il y a quelques semaines. La famille a des étranges manières de se rappeler à vous et cette cousine éloignée avec qui j'avais un arrière-grand père en commun mais trop peu de souvenirs, encore plus ! Je ne l'avais même pas reconnu lorsque j'eus croisé son chemin en Normandie. J'avais conservé le lointain souvenir d'une petite gamine chétive aux boucles noires, puis, plus tard d'une jeune fille timide aux yeux bleus. J'étais présent là-bas pour guerroyer et voilà qu'une furie brune se jetta à mon cou. Il est vrai qu'en huit ans je n'avais pas beaucoup changé, elle par contre avait pris des formes plus qu'appétissantes. Et de la voir Baronne en vadrouille, ça m'avait laissé pantois. Elle avait semblé intéressée par mes qualité de meneur d'homme car elle ne s'entendait pas avec son capitaine. J'avais rit en lui disant que j'assurerai le remplacement au pied levé.
Bien m'en a pris, voilà qu'il y a deux semaines je reçois une missive de sa part m'informant qu'elle souhaitait ma présence à Valençay pour parler affaire. Moi, militaire désœuvré en Bourgogne, j'avais répondu positivement. J'arrive donc à la tour de guet, ralentissant ma pauvre monture fourbue afin de faire une entrée discrète. Je constate alors que les gardes ne sont pas très vigilant et c'est moi qui les surprends en train de jouer aux cartes.
Bonjour! Je viens rencontrer la baronne d'icelle.
Je leur tends la missive cacheté d'une plume me priant de me rendre au château.
Hâtez-vous de me laisser passer, mon cheval est fatigué et moi-même ai grande envie de me restaurer.
Je leur adresse un regard sévère afin de leur montrer que je n'étais pas un joyeux plaisantin.